samedi 17 mai 2008

"Bienvenue chez E.T." : le poulet vert

Attention, une allusion subtile à un film d'auteur tadjike s'est glissée dans le titre. "Sauras-tu la reconnaître ?" (© Caro)

Bon, je pense que ce poulet vert n'aurait pas beaucoup de succès auprès des moins de 15 ans. Trop de vert tue le vert. Je pense que, passée l'excitation liée à la surprenante couleur de ce poulet, ils se diraient bien que tant de vert est suspect et ne peut être que l'œuvre du Diable Légume. Je sais, certains enfants aiment les légumes. Mais pitié, ne remuez pas ici l'épluche-légume dans la plaie de ceux dont la progéniture trouve que les pâtes et les frites sont les meilleurs légumes au monde.

Je te jure, parfois, être parent, c'est dur. Par exemple quand tu découvres que la chair de ta chair préfère les petits pots de grandes multinationales plutôt que la purée maison préparée avec amour et patience (spéciale private kassdédi). Non, vraiment, il y a de quoi désespérer.

Menfin bon, je suis pour l'instant loin de tout ça. Donc je peux faire du poulet vert sans me demander qui va le manger, parce que la réponse est toute trouvée. Tiens, pour ajouter du suspens à ce blog, je te laisse deviner la réponse. Je sens que je suis la future Mary Higgins Clark de la blogosphère...

Je sais pas si tu remarques, mais pour une fois, tu as exceptionnellement de la photo culinaire ratée pas appétissante pour illustrer ce billet. J'espère que tu apprécies le côté flou artistique et le côté vert de la chose.

Ne dis rien, je pourrais être tentée de ne plus jamais mettre de photo nulle pour donner à mes billets ce côté artisanal que tu affectionnes tant. Et je te ferai dire que du blog culinaire avec de la photo artistique, ça ne manque pas. Alors que la recette avec de la photo nulle, ben ça court pas les rues. Et moi, j'aime innover. Oui, parce que récemment, on m'a dit dans un tout autre contexte "ne soyez pas des moutons, soyez des pionniers". Alors moi, je pionne et puis voilà. Bon, ok, y a de la concurrence revendiquée, mais là bas, ben y a pas les recettes, alors qu'ici, si.


Pour 4 personnes

- 4 escalopes de poulet
- 1 tête de brocolis
- 400 ml de lait de coco
- 2 cc de curry
- 1 cc de gingembre
- 1 cc de graine de coriandre moulues
- 2 petits piments de Cayenne entiers séchés (genre ça)
- quelques gouttes de sauce poisson
- 1 cc de sauce soja
- 1 gros bouquet de coriandre fraîche
- huile d'olive

Préparer le brocolis rincé en détachant les bouquets. Faire chauffer 1 cs d'huile d'olive dans une sauteuse et y faire revenir à feu vif les fleurettes de brocolis en remuant régulièrement.

Pendant ce temps, couper le poulet en lanières. Ajouter aux brocolis. Quand le poulet commence à cuire, baisser le feu, ajouter le lait de coco, les épices (curry, gingembre, graines de coriandre, piments entiers - nan mais je précise parce que je sais bien que certains, voire certaines, seraient capables de mettre la coriandre fraîche, alors que la coriandre, dès que ça cuit, ça perd son goût sublime. J'aurais bien fait une note de bas de page mais à coup sûr, personne ne l'aurait lue, alors que là, ça t'emmerde, mais tu lis), la sauce poisson et la sauce soja. Couvrir et laisser mijoter à feu doux pendant 15 à 20 minutes.

Juste avant de servir, enlever les petits piments de la sauce, couvrir des feuilles de coriandre. Entre le brocolis - qui colore la sauce d'un caca d'oie dégueu mais tellement original - et la coriandre, vous avez votre poulet vert.

mercredi 14 mai 2008

"Simple, mais pas ordinaire" : Blancs de poulet farcis aux olives et au parmesan

"Simple, mais pas ordinaire" est le maître mot de ma maman, en toute occasion. Je n'arrive pas à savoir ci cette expression est aussi claire pour quelqu'un qui ne l'a jamais entendue, en particulier sortant de la bouche de ma maman, qu'elle l'est pour moi. Un concentré de savoir-vivre à l'ancienne en quelques mots. A côté, Nadine de Rothschild peut aller se rhabiller, avec ses formules à base de réussite et de séduction.

Je trouve que cela s'applique tout à fait à cette recette, qui peut être largement préparée à l'avance et en jette bien plus que sa préparation enfantine ne le laisse supposer. Mais c'est certain, ses ingrédients sont simples. Pour un résultat pas ordinaire. En revanche, il ne faut pas avoir peur de mettre les mains dans le poulet et dans le gras. Et il faut savoir faire un peu de couture. Rien de bien sorcier, donc.


Pour 4 personnes

- 4 blancs de poulet
- 150 grammes d'olives vertes grossièrement hachées
- 1 cuiller à soupe d'huile d'olive
- 1 cuiller à soupe de jus de citron
- 1 cuiller à soupe de poudre d'amande
- 2 cuillers à soupe de parmesan râpé
- 2 cuillers à soupe de crème fluide

Mêler tous les ingrédients hormis le poulet et la crème dans un bol.

Fendre les blancs de poulet dans la longueur avec la pointe d'un couteau. Etaler la pâte aux olives à l'intérieur des blancs. Aplatir les blancs avec la paume de la main et recoudre le poulet avec une aiguille alimentaire et de la ficelle. Je n'ai jamais essayé, mais je présume que ficeler les blancs doit également permettre de retenir le tout.

Faire dorer à l'huile d'olive les blancs farcis dans une poêle. Saler et poivrer. Retirer les blancs de la poêle et ôter la ficelle. Déglacer et ajouter la crème. Servir nappé de la sauce.

samedi 10 mai 2008

"Ma petite robe blanche" : trifle au limoncello et aux framboises

J'ai récupéré de ma soeur le livre Ma petite robe noire de Trish Deseine il y a quelques semaines. En lisant les recettes, j'ai compris pourquoi il ne lui avait pas plu. Le feuilleter avait dû lui faire le même effet qu'à moi, lorsqu'on m'avait offert Julie cuisine en quelques minutes de Julie Andrieu, sommet de la gastronomie, qui explique comment faire un club sandwich, un oeuf sur le plat au micro-onde ou un croque-monsieur au fer à repasser. La petite robe noire est aussi peu le style culinaire de ma soeur que la cuisine en quelques minutes le mien.

J'y ai en revanche trouvé pas mal de petites recettes de Trish Deseine qui me plaisent bien. Je ne les ferai pas toutes, c'est certain. Je trouve légèrement abusif de considérer comme une "recette" l'idée de mettre une cuiller de crème fraîche et un peu de caviar sur une tranche de brioche, mais heureusement, tout n'est pas de cet acabit.

Pour un premier ballon d'essai, j'ai jeté mon dévolu sur un trifle au limoncello et aux myrtilles. J'avais depuis longtemps envie d'essayer cette fameuse version british du tiramisu, et l'appel du limoncello été irrésistible (mais siiii, j'en ai déjà parlé ici).

Problème : impossible de trouver des myrtilles, que j'ai allègrement remplacées par des framboises. Et c'était juste ce qu'il fallait, avec quelques ajouts par rapport à la recette originale : la chantilly est sucrée et aromatisée, et les fruits sont crus.

Même mon père, la personne la plus exigeante que je connaisse en matière culinaire (il a raté sa vocation de critique gastronomique, rien ne lui échappe), a trouvé que c'était "très agréable". Autant vous dire que ça frise la perfection dans son langage à lui. Donc j'ai décidé que ce dessert deviendrait ma petite robe blanche, bien plus adaptée au grand été que m'inspire ce trifle que la robe noire.


Pour 4 personnes :

- 4 gros biscuits à la cuiller
- 25 + 5 cl de limoncello
- 200 g de framboises
- 1 cs de sucre en poudre
- 50 g de sucre glace
- 25 cl de crème fleurette très froide
- 1 sachet de zeste de citron râpé Dr Oetker (ou le zeste d'un citron si vous n'avez pas la chance d'habiter dans un endroit correctement fourni en produits Dr Oetker)
- 1 cs de graines de pavot noir

Tremper les biscuits à la cuiller dans les 25 cl de limoncello et placer au fond d'un plat ou de verrines individuelles. Répartir les framboises et saupoudrer de sucre en poudre.

Monter la crème en chantilly, ajouter le sucre glace, le zeste de citron et le reste de limoncello.

Répartir la crème sur les framboises et mettre au frigo pour au moins 2 heures. Servir très frais, parsemé des graines de pavot.