dimanche 2 décembre 2007

C.O.C.O.T.T.E.

Silphi m'a démandé d'épeler mon nom. J'ai décidé de le faire ici et culinairement.

C comme... chocolat. Une évidence. Chocolat blanc, chocolat au lait puis, l'âge venant, chocolat noir. Je deviens très exigeante avec le chocolat. J'en viens à ne même plus avoir envie de ces chocolats ordinaires, pâteux, trop sucrés et gras. J'en mange de moins en moins souvent, mes fringales de tablettes m'ont quittée depuis quelques années déjà. Mais celui que je mange est meilleur. Et dans la cuisine, c'est irremplaçable : mousse au chocolat au lait, fondant au chocolat noir de chez noir, cheesecake aux framboises et au chocolat blanc... Et un jour, la découverte : la sauce au chocolat pour accompagner des plats salés. Ma tante a toujours été très hardie dans ses tentatives culinaires. Parfois un peu trop. Mais son pigeon au café et son canard au chocolat sont inoubliables.

O comme... octobre. Le mois où l'on commence à revenir aux plats d'hiver. Les marrons et les potirons font leur apparition. L'Adventszeit que j'aime tant approche. Que des perspectives réjouissantes !

C comme... cramé. Laisser mon plat brûler m'arrive bien trop souvent à mon goût. Je sais qu'écrire ce genre choses sur mon blog de cuisine attaque considérablement ma crédibilité, mais je dois avouer que c'est la vérité. Lorsque j'invite des amis dîner chez moi, j'ai tendance à me laisser emporter par la conversation, jusqu'à oublier mes casseroles. Le pire cramage a été celui de mes tartelettes tomates-aubergines-mozzarella, qui étaient méconnaissables. Mon riz-coco y a échappé de peu il y a quelques jours. Je commence à comprendre l'avantage des cuisines américaines.

O comme... orange. Quand j'étais petite, le samedi et le dimanche matin, mon papa nous préparait souvent du jus d'orange fraîchement pressée. Comme je n'étais pas chieuse qu'à demi, il fallait en plus me le passer au chinois pour qu'il n'y ait pas pulpe, et me rajouter un peu de sucre. Je me rappelle avec nostalgie ces petits moments de tendresse. J'aime toujours autant le jus d'orange fraîchement pressé, et j'apprécie encore tout particulièrement qu'il soit passé au choinois, même si je le bois désormais avec sa pulpe dans le cas contraire. Je mets de l'orange un peu partout : dans la soupe de carottes, avec le saumon cru en tartare, avec le saumon fumé en salade, avec du porc, dans la salade de fraises. C'est un agrume ni trop acide ni trop sucré, qui va avec tout. Surtout depuis que je sais comment le peler à vif en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

T comme... topinambour. J'adore le topinambour, dont les autres noms sont si poétiques : artichaut de Jérusalem, soleil vivace, poire de terre. Son association avec la guerre et les restrictions alimentaires a failli faire oublier son goût si fin de fond d'artichaut. Ma résolution de l'année est de cuisiner du topinambour, ce que je n'ai encore jamais fait. Le velouté de topinambour vanillé de Mercotte notamment me fait sacrément de l'oeil pour les fêtes.


T comme... thé. Pas seulement la boisson, mais tout ce qui va avec. Le plaisir de retrouver des amies pour papoter autour d'une tasse et de petits gâteaux de filles, le plaisir de rejoindre mes parents autour de la cheminée pour cette petite tradition familiale du week end, le plaisir de me faire plaisir en m'accordant une vraie pause en fin de journée. Un bol fumant, avec plein de lait dedans, et la magie opère toute seule. Le thé est réellement un moment à part, avec de la musique douce et des petites bougies. Comme pour le chocolat, je m'embourgeoise théiquement parlant. Après avoir goûté du vrai bon thé, il est difficile de revenir au Lipton. J'ai mes maisons de thé préférées, dont je reparlerai bientôt sur une recette de petites crèmes au thé.

T comme... thaï. La cuisine thaïe est à mes yeux la plus fine des cuisines asiatiques. Berlin regorge de restaurants thaïs, du plus simple au plus gastronomique. Celui qui était à côté de mon ancien bureau était divin, et c'est là que mon chef a invité toute l'équipe à fêter mon départ. Je n'ai pas encore réussi à retrouver exactement les saveurs de ce restaurant - le Good Time de la Hausvogteiplatz - dans ma cuisine, mais je ne désespère pas. J'attends avec impatience mon premier salaire pour aller dîner au Blue Elephant, le grand resto thaï chic de Paris, dans la rue de la Roquette.

E comme... érable. Ou plutôt sirop d'érable, celui que je peux boire nature, directement au goulot de mon tupperware, comme une sagouin dans ma cuisine, quand personne ne me voit. Celui dont j'arrose tellement copieusement mes pancakes qu'on sent bien que les crêpes ne sont qu'un prétexte au sirop. Celui que ma soeur rapporte du Québec dans ses valises. Celui qui est "si bon qu'on peut en mettre partout", dixit son ancienne voisine, notamment dans les fèves au lard. Là, je passe mon tour. Mais vous devriez trouver ici quelques recettes du Grand Nord pour l'utiliser avant de l'avoir bu nature goulûment...


Edit : comme me le fait si justement remarquer Denys, je mets trois T à mon nom pour être certaine de ne rien oublier. Et maintenant, je ne sais plus lequel enlever, évidemment. Donc pour cette fois, de façon tout à fait exceptionnelle, Cocotte s'écrira Cocottte. Voilà, pis c'est comme ça.

3 commentaires:

Tifenn a dit…

On a un C, un O et un T en commun...même si je n'ai jamais fait brûler mon thé en pelant une orange...ma fille, elle, veut la "cendre" d'orange...

Anonyme a dit…

C'est vrai que le Blue Elephant, c'est cher mais ça déchire pas mal. L'aménagement intérieur, de surcroît, est plutôt spectaculaire (y a même une petite arche en bois qui enjambe un faux (sans déc...) cours d'eau), même s'il fait un peu trop parc à thème américain que petit décor intimiste. Certaines tables sont étrangement disposées : on monte sur une estrade pour y parvenir, puis elles sont installées dans une fosse au milieu de cette estrade, ce qui fait qu'on a le sentiment d'être sous le niveau du sol. Y a des tatamis à la japonaise, d'ailleurs, je me demande si c'est vraiment thaï ou si c'est une espèce d'Asie de composition, où l'on emprunterait à toutes les traditions extrême-orientales.
Excellent souvenir, toutefois, joint en revanche à l'impression légèrement désagréable que la table voisine, peuplée d'au bas mot 25 quinquagénaires mâles à l'accent belge buvant force bières, était en train de répéter sa prochaine excursion sexuelle au "pays du sourire"...
Sinon, as-tu été dans une érableraie, un jour? Un souvenir mémorable, surtout la partie où on s'est fait des "sucettes" au sirop d'érable : par -15, on amène du sirop tout chaud et on le verse dans un sillon (de la forme d'une bande de 2 cm sur 10, disons) sur de la neige. Et là tu prends un bâtonnet de glace, et tu enroules le sirop devenu vaguement caoutchouteux, comme du caramel mou, autour, jusqu'à former une pitite sucette encore toute chaude que tu suces avec délectation tout en te pelant les c..... Je reviendrais à genoux au Québec rien que pour ça.
Et pis dis donc, t'es tellement gourmande que tu mets trois T à cocotte, histoire de ne rien omettre ;-)

Mademoiselle Coco a dit…

Tifenn > la "cendre" ? Mais qu'est-ce donc ?

Denys > quel sens de l'observation (pour toi) et quelle folie des grandeurs (pour moi) ! Maintenant, je me demande bien quel T faire passer à la trappe, je n'arrive pas à me décider...

Pour la cabane à sucre : oui ! Je vois très bien ce dont tu parles !